Robert-Joseph POTHIER est un célèbre jurisconsulte du 18ème siècle qui a beaucoup influencé les rédacteurs du code civil (1804).
1. Jeunesse et formation:
Robert-Joseph POTHIER est né le 9 janvier 1699 de Robert POTHIER et de Marie-Madeleine JACQUET.
La famille POTHIER a eu des fonctions éminentes dans la ville d'Orléans puisque Robert POTHIER était Conseiller au Présidial d'Orléans et que l'un de ses ancêtres a été maire de la ville.
Le jeune Robert-Joseph POTHIER fit ses premières études au collège des Jésuites d'Orléans. Après être sorti des humanités et de philosophie, il s'orienta d'abord vers l'étude de la géométrie et des Belles-lettres.
Toutefois, c'est l'étude du droit qui retint son attention. Il l'étudia à l'université d'Orléans.
Une fois ses études terminées, il fut pourvu d'un office de Conseiller au Présidial d'Orléans à l'âge de 21 ans.
2. L'homme:
Quant au personnage, il est décrit par ses contemporains comme aimable et particulièrement modeste.
Sa bonté était telle, paraît-il, qu’il manquait parfois de fermeté de peur d’être désagréable et de faire du mal. Ainsi, il est rapporté une anecdote précisant que Monsieur Pothier ne voulut jamais être rapporteur d’aucun procès de grand criminel, dans la crainte d’être obligé de donner la question (torture) à des condamnés et il refusa pour la même raison d’assister en qualité de commissaire à des procès-verbaux de torture.
L’auteur de son éloge dans le livre des coutumes d’Orléans, écrit « on admiroit en lui cette grandeur & cette simplicité que l’on aime dans les Grands-hommes, & qui semblent être plus communes chez les Sçavans que chez les autres. Il étoit en plus, affable, officieux, & facile à se communiquer, ce qui le faisoit aimer de tout le monde. »
Outre son honnêteté sans faille, il était aussi connu pour sa grande générosité. Il a ainsi donné une bonne partie de sa fortune aux pauvres.
3. Les "hobbies" de Robert-Joseph:
Il lisait couramment le latin, ce qui n'a rien d'étonnant pour un personnage instruit du XVIIIème siècle. La poésie latine lui plaisait tout particulièrement. Son poète préféré était Juvenal.
4. Le jurisconsulte:
En parallèle de son office, il travailla chez Me Perche avocat au barreau.
Il se passionna pour le droit romain et la jurisprudence. Il possédait le droit romain "à fond", écrit l'auteur de son éloge en introduction à l'ouvrage "Coutumes des duché, bailliage et prévôté d'Orléans".
Il entrepris de mettre dans leur ordre naturel toutes les lois du Digeste. Le Digeste est une collection de lois faite par l'empereur Justinien au Vème sièce de notre ère.
Sa réputation de jurisconsulte bien établie, il était sollicité de toute part sur différentes questions. Grand épistolaire, il a tout de même trouvé le temps d’écrire une somme importante d’ouvrages.
Son amour « pour la Jurisprudence »et ses meurs austères expliquent certainement la raison de son célibat.
Ses domestiques s’occupaient pour lui des tâches ménagères et quotidiennes.
D’une mémoire étonnante et doué d’une grande facilité de travail, il se consacrait entièrement à l’étude du droit.
Elu Echevin en 1746, il était peu présent pour cette charge.
Son premier ouvrage imprimé est la « Coutume d’Orléans avec des observations nouvelles » qui parut en 1740 en deux volumes.
En 1748, son second ouvrage fut « Pandectæ Justinianeæ in novum ordinem digestæ » qui concerne le Digeste de Justinien qui est une compilation de la jurisprudence romaine
En 1760 parut une nouvelle version des Coutumes d’Orléans.
En 1762, c’est au tour de son « traité des Obligations ».
En 1762, « Traité du contrat de vente selon les règles tant du for de la conscience que du for extérieur » suivi du « Traité des retraits ».
En 1763, « Traité du contrat de constitution de Rente et du Traité du contrat de change ».
En 1764, « Traité du contrat de Louage ».
En 1765, « Supplément au traité du contrat de Louage » puis « Traité du contrat de société »
En 1766 et 1767, « Traité des contrats de Bienfaisance », « Trait du contrat de dépôt et de mandat » et « Traité des contrats aléatoires ».
En 1768, « Traité du contrat de mariage »
En 1769, « Traité de la communauté »
En 1770, « Traité du Douaire »
En 1771, « Traité du droit d’habitation », « Traité des donations entre mari & femme », « Traité du don manuel ».
En 1771 et 1772, « Traité du droit de Domaine de Propriété ».
Malheureusement, la mort survint en cette année 1772 et elle mit fin à cette production prolifique mais de qualité.
5. La postérité:
Outre les nombreux ouvrages de droit qu'il a rédigés, il a eu une influence certaine sur les rédacteurs du code civil.
Le site de la Cour de Cassation le rappelle d'ailleurs en citant Robert-Joseph POTHIER comme l'un des neufs juristes ayant marqué l'histoire du droit.
https://www.courdecassation.fr/institution_1/culture_patrimoine_7661/ayant_marque_8050/pothier_1699_36151.html
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