Mis à jour le 25 avril 2021
Il y a 150 ans ... La Commune de Paris
Les sources sur la Commune sont très nombreuses. Depuis le XIXème siècle jusqu'à nos jours, une multitudes d'ouvrages ont été publiés.
Parmi les premiers, on peut citer celui de Jules CLARETIE (1872, ci-joint à gauche).
Depuis le début de l'année 2021, la date anniversaire des 150 ans a été le prétexte à la publication de nouveaux ouvrages dont certains sont particulièrement bien documentés et instructifs.
I Introduction :
Le 18 mars 1871, un événement va déclencher le mouvement de la Commune de Paris pour aboutir deux mois plus tard à la fameuse semaine sanglante.
Ce site dédié à l'Histoire ne pouvait manquer cet anniversaire.
Il est intéressant de relever combien ce mouvement qui n'a duré que 2 mois a pu marquer les esprits jusqu'à nos jours.
II Le contexte historique :
On ne peut comprendre le mouvement qui a abouti à la mise en place de la Commune sans connaître un tant soit peu les événements qui l'ont précédée.
Le 19 juillet 1870, l'Empire français déclare la guerre à la Prusse. Celle-ci, alliée à d'autres Etats allemands (l'unité de l'Allemagne sous la férule de la Prusse ne se fera que quelques mois plus tard) inflige rapidement défaites sur défaites à la France.
Le 2 septembre, c'est la capitulation de l'Empereur Napoléon III à Sedan. Le 4, la République est proclamée àParis. Ce sera la troisième République qui durera 70 ans jusqu'en juillet 1940.
Paris est encerclé par les troupes allemandes dès le 19 septembre. Le siège sera particulièrement éprouvant pour les Parisiens.
Ailleurs en France, les armées de la République continuent de reculer et fin janvier, le gouvernement provisoire (compte tenu de la guerre, des élections n'avaient pu se tenir) demande l'armistice qui sera signée le 28 janvier 1871. Le siège de Paris prend fin ce jour-là.
Le traité de paix (traité de Francfort) sera signé en mai suivant.
A Paris cependant, une partie de la population (et de la Garde Nationale) est opposée à l'armistice et souhaite continuer les combats.
Le 8 février, les élections des députés pour l'Assemblée Nationale sont organisées. L'Assemblée siège d'abord à Bordeaux puis à Versailles le 20 mars. Pourquoi pas à Paris? Tout simplement parce que l'Assemblée, à majorité monarchiste, se méfiait des Parisiens, soupçonnés d'idées révolutionnaires. Cette défiance est mal supportée par les quartiers populaires de la capitale.
Des provocations plus ou moins volontaires de l'Assemblée vont enflammer les esprits. Ainsi sont votées la suppression de la solde journalière des gardes nationaux et la reprise du paiement des loyers qui avaient été suspendus pendant le siège. Bismark a insisté pour les troupes allemandes défilent dans Paris, ce qui a été vécu comme un véritables traumatisme et une humiliation supplémentaire par la population.
Et la date fatidique du 18 mars arriva. L'Assemblée a nommé à la tête de l'exécutif un politicien aguerri, monarchiste libéral, originaire de Marseille, Adolphe Thiers (1797-1877).
Thiers, qui s'est installé avec une partie du gouvernement à Paris le 13 mars, élabore un plan pour reprendre en main la situation et notamment reprendre les canons de la garde nationale dont la plupart sont stationnés sur la butte Montmartre (la basilique du Sacré Coeur n'existe pas encore, elle sera édifiée entre 1875 et 1924). Vers 3 heures du matin, 4000 militaires montent sur la butte. Cette importante présence militaire est cependant vite remarquée et la foule se regroupe autour des canons. Le général Lecomte, vers 10H30, ordonne à ses troupes de tirer sur la foule, ce qu'elles refusent. Elles se retournent d'ailleurs contre lui et le général est arrêté. Il sera fusillé en fin d'après-midi avec le général Thomas. La garde nationale reprend dans l'après-midi les quartiers qui avaient été occupés par l'armée. Thiers prend la fuite et se réfugie à Versailles. A la fin de la journée, tout Paris est aux mains des fédérés (= garde nationale).
C'est le début de la période dite de la Commune.
III Les événements marquants de la Commune:
18 mars : échec de la reprise en main de Paris par le gouvernement, fuite dudit gouvernement à Versailles.
26 mars : élections à Paris. 85 (ou 90 selon Bernard Noël, Dictionnaire de la Commune) élus dont 15 (20 selon Bernard Noël) démissionnent très vite car en désaccord avec la Commune. De nouvelles élections pour remplacer les démissionnaires eurent lieu le 16 avril.
3-4 avril : marche sur Versailles. C'est un échec.
21-28 mai : semaine sanglante. Les troupes versaillaises entrent dans Paris et reprennent la capitale quartiers après quartiers. Beaucoup de communards sont exécutés sur place. Incendies des Tuileries et de l'Hotel de Ville.
Dernier acte au cimetière du Père Lachaise où plusieurs centaines de communards sont exécutés au mur dit des "fédérés".
IV Qu'est-ce que la Commune?
Est-ce un gouvernement à vocation nationale? Ou bien n'avait-elle pour seule ambition que de gouverner la capitale?
Un peu des deux.
Ainsi, si la commune n'a jamais eu pour ambition de gouverner la France, elle n'en a pas moins prévu de s'attribuer des pouvoir régaliens. Pour s'en assurer, il suffit de constater qu'elle créa une commission "des relations extérieures" (cf ci-dessous), attribution qui relève bien du pouvoir régalien. Aucune commune n'aurait aujourd'hui l'idée de créer une commission des affaires étrangères pour traiter directement avec des gouvernements étrangers. C'est pourtant ce que la Commune a fait.
V Les organes politiques de la Commune :
- *Conseil de la Commune: en quelque sorte le pouvoir exécutif et législatif de la Commune. Composé des élus des élections des 26 mars et 16 avril.
- *9 commissions:
- de l'enseignement
- des finances
- de la guerre
- de la justice
- des relations extérieures
- des services publics
- des subsistances
- de la sûreté générale
- du travail et de l'échange - *Commission exécutive créée le 20 avril: sorte de conseil des ministres aussi habilitée à prendre des mesures urgentes. Remplacé par le Comité de Salut Public le 28 avril.
- *Comité de Salut Public : véritable pouvoir exécutif. Il disparut avec la Commune. A noter que Gustave Courbet vota contre sa création, ce qu'il fit valoir pour sa défense lors de son procès.
VI Quelques personnalités de la Commune :
- Blanqui, Auguste (1805 - 1881):
Fils d'un conventionnel (personne qui a siégé à la Convention, assemblée qui a siégé du au
Il passa de longues années en prison.
Il participe lors du siège de Paris aux soulèvements du 31 octobre 1870 (dû notamment à la capitulation de Bazaine à Metz) et du 22 janvier 1871 (pour protester contre la dernière tentative infructueuse de rompre l'encerclement de Paris et le risque imminent d'une capitulation).
Emprisonné sur ordre de Thiers le 17 mars 1871, il est enfermé à Cahors.
Il n'a donc jamais participé à la Commune mais de nombreux communards de réclament de lui et de ses idées.
- Courbet, Gustave (1819 - 1877) :
Peintre notamment connu par son tableau "l'origine du monde". Il participe à la Commune notamment en tant que président de la commission
Reclus, Élisée
VII Les monuments détruits ou incendiés lors de la Commune :
- L'Hotel de Ville
- Les Tuileries (bâtiment qui reliait les pavillons de Flore (côté Seine) et de Marsan.
- La Colonne Vendôme
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